Club Rousseau

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Conseils aux litterateurs

Dans la classe des humanités, l’enfant se doit d’être instruit des choses les élémentaires mais essentielles mais essentielles qui soient. On doit éveiller en lui l’amour de la recherche, la soif de la connaissance et l’élan vers l’aspect moral et humain de la vie.

Dans notre vocabulaire usuel, la classe des humanités correspond à la classe de 2nde, la toute première fois du 2nd cycle. On a parfois l’habitude de constater qu’au niveau de cette classe, on rompait plus ou moins brusquement d’avec le premier cycle.

Le 2nd cycle est le lieu par excellence de la maturation de la pensée intellectuelle.

A cela, il faut ajouter l’autonomie  de la pensée, c’est-à-dire ne pas s’en tenir aux propos des  autres, mais avoir son mot à dire dans les débats. L’autonomie de la pensée est un élément nécessaire à la formation de votre personnalité.

Selon le philosophe allemand KANT, «on n’apprend pas des pensées, mais on apprend à penser » de par nous-mêmes sans pression en contrainte.

La classe des humanités est comme  une instruction de l’adolescent dans le monde pratique.

Cette étape est comme une étape  de parus où l’adolescent met à jour les connaissances acquises au premier cycle et au Primaire dans le but de s’exprimer, d’interroger les consciences, en vue de satisfaire sa curiosité , comprendre le monde et l’homme .En effet, l’appellation classe des humanités tire son origine du fait que les premiers humanistes tiraient la conclusion que l’homme doit être placé au devant de toute chose. Donc Rousseau partage leur point de vue quand il écrivait dans Du contrat social. Que « la plus utile des connaissances serait celle de l’homme » .

L’adolescent  apprend donc la langue la plus parlée et s’intéresse à tout ce qui intéresse l’humanité, en tant que savoir intellectuel ou artistique.

Il découvre sous divers aspects le monde en ses différentes facettes.

Si nous avions des conseils à donner à nos adolescents de cette classe artistique, le premier que nous leur donnerions, c’est l’amour des  belles lettres et leur pratique.

Ces conseils sont aussi valables pour les autres.

L’amour des lettres : « Il faut aimer son métier pour y exceller ». C’est ce que Dénis Diderot philosophe français nous confirme. Un élève en série littéraire se doit d’aimer ce qu’il fait. S’il n'aime pas ce qu’il fait comment pourra- t-il y exceller et s’épanouir correctement ? sa vie d’apprenti ne sera qu’une suite organisée d’ennui et le philosophe et écrivain allemand à la tête chauve aura raison de lui.

L’amour des lettres permettra de consolider la conviction de l’utilité de la littérature, qui est dans le jeune littérateur, mais de façon microscopique. Bien souvent, il nous arrive d’entendre les « scientifiques » qui parlent de façon négligente des lettres. Si nous ne sommes pas réellement convaincus de notre option, comment résister à de pareils assauts ?

Le goût pour la lecture : «Lisez pour vivre » nous disait Flaubert, auteur de Madame Bovary. La lecture donc est chose indispensable au littéraire. Il faut lire pour savoir certaines choses et aussi leurs principes fondamentaux. La lecture nous purifie progressivement de certains préjugés et faux raisonnements.

Lire, c’est sortir de soi-même, de son monde et de ses valeurs pour percer d’autres univers dans un esprit d’humilité qui facilite l’apprentissage. Si vous ne lisez pas, comment allez-vous savoir dans des coffrets à trésor blanc ? Il faut lire car on ne peut faire de la littérature à travers les autres. Ce n’est pas du tout rationnel, que de ne point lire et de s’en tenir, aveuglement, à ce que les autres nous racontent après leurs lectures. Où est notre personnalité, ou notre liberté de penser en ce moment ?

La  culture de la rhétorique. L’élève doit aspirer à devenir un Cicéron des temps modernes. Il doit chercher avec l’aide des composantes techniques (dictionnaires, romans, forums…) à améliorer son vocabulaire. S’exprimer en rhéteur, c’est d’abord peser ses mots. Ne pas dire ce qu’il ne fallait pas dans telles ou telles circonstances à telles ou telles personnes. Le littéraire est à défaut de toute autre chose, un mobilisateurs incontournable, car apte à captiver et décrocher la foule. Il en est aussi la conscience, le moralisateur. C’est à travers la rhétorique que le littéraire imposera son style aux autres.

La rigueur dans la pratique

Si l’élève se doit une rigueur dans la pratique de ce qu’il a appris, cela paraît sous entendue qu’il se doit avant de faire bon apprentissage. L’élève doit respecter les règles grammaticales pour donner un sens à sa pratique.

La culture de la «bonne curiosité»

« Si vous voulez cacher quelque chose au Noir, mettez-le dans un livre ». Cette affirmation à sentence raciste montre combien ne pas lire, être curieux peut être désavantageux pour l’homme. Les livres renferment des trésors d’une incommensurable valeur. Le littéraire est un curieux, un curieux méticuleux, qui oriente ses centres d’intérêt et cherche dans ceux-ci une vérité stable. Savoir où chercher, mais aussi ne jamais s’arrêter de chercher, toujours chercher.

Parler de bonne curiosité, c’est faire tout simplement allusion à une forme utile et aidante de curiosité. Il fait que l’objet de la curiosité en vaille la peine et que l’issue soit bénéfique à l’élève.

La maturation intellectuelle

C’est un processus continu qui consiste à mûrir, assouplir son système de pensée. Cette opération se fait et a du succès quand on est ouvert en bon analyste au monde extérieur. Elle procède de la synthèse établie entre plusieurs tendances, plusieurs pensées. On éprouve on tente, on confronte nos idées avec une dose de réalisme modérée aux problèmes actuels. On récolte ça et là les idées des autres, on fait une synthèse et on la garde.

L’autonomie de la pensée

L’autonomie de la pensée est en toute chose, une suite logique de l’intellect mûr. L’autonomie dans la pensée suppose un détachement vis-à-vis de certains préjugés et vérités douteuses. C’est comme ce que le philosophe allemand Emmanuel Kant (1724-1804) appelle le NON-CONFORMISME. Penser librement et l’exprimer sans peur d’autrui et sans considération préalable à ses idées défendues. L’autonomie dans la pensée est liberté et demande aussi beaucoup d’efforts de détachement vis-à-vis de ce que Bachelard appelle « les barrages épistème logiques »

L’engagement

« L’engagement est une fin en soi » nous disait Sartre. Cela dénote en partie de l’importance que l’engagement occupe dans la vie de tout homme. Notre vécu quotidien est un facteur d’engagement. En fonction du vécu, on décide de s’engager en vue de changer certaines choses.

 Le littéraire doit alors user de ses potentialités pour toucher le public. Son art oratoire (Cicéron) est une arme qu’il ne doit pas méconnaître ou mépriser. Il doit grâce à sa maîtrise des lettres, trouver les mots justes pour :

-         soulager les cœurs des faibles

-         réprimander la classe politique

-         émouvoir

-         faire rire, amuser.

 

Le littéraire est un mobilisateur, qui peut rassembler des hommes et des femmes autours d’un même idéal, tant il convainc par ses propos.

 

KOUAMA Miguel,extraits de Conseils aux litterateurs ,titre inspiré par Charles Baudelaire



25/04/2012
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