Club Rousseau

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Numéro double mai-juin 2012

 

 

 

 

Propos  sur la démocratie en Afrique

 

 

 

 

 

 

C’est un devoir pour moi de me prononcer sur la démocratie, en cette année, en ce mois anniversaire de la naissance de Jean-Jacques Rousseau, né il y a maintenant 300 ans. (28 Juin 1712 à Genève)…

Si on veut bien, on pourrait définir la démocratie comme un système de gouvernance dans lequel le pouvoir émane du peuple, qui choisit ses  représentants en toute liberté et contrôle l’action  des élus…Liberté, justice et égalité en sont les principaux fondements.

Il a donc fallu au moins 300 ans aux démocraties actuelles occidentales pour être au niveau d’application qu’elles  enregistrent de nos jours.

Après son éclosion partielle dans l’Agora de la Grèce Antique, la démocratie a connu de sérieux remous. Ce que j’ai du mal à comprendre, c’est pourquoi, en ayant copié intégralement un mode de gestion, sans l’actualiser ni même songer à le « contextualiser », nous voulons, nous, pays africains, réaliser en 50 ans ce qu’il a fallu 300 ans aux pays occidentaux pour réaliser. Encore faut-il préciser que ce n’est pas un produit  pur et fini, mais une quête  permanente.

L’Afrique a donc échoué dans l’importation de la démocratie, car elle ne s’est pas donnée la peine de contextualiser  la démocratie.

 

La plupart des intellectuels  africains, ne se donnent plus la peine d’expliquer les fondamentaux à une population sans repère politique, sans positionnement idéologique. - ils n’ont pas intérêt à ce que le peuple comprenne, car eux-mêmes ont été achetés par les simulacres de régimes démocratique en place.-


Echanger un treillis contre une veste, la kalachnikov contre une constitution-encore faut il ne pas la désacraliser- et la propagande, cela est très facile. Mais avec des dirigeants  qui ont le treillis en bas de la veste et la kalachnikov  en bas de la constitution, le jeu devient un double jeu.

Il faut alors que le peuple sache qui est le réel détenteur du pouvoir. Pour cela, il faut une volonté des hommes politiques et du peuple lui-même, car bien souvent, le peuple africain préfère jouer la victime et de ce fait il a tendance, de par sa passivité à donner raison à Tocqueville qui affirmait que tous les peuples du monde ont les régimes qu’ils méritent, car les régimes sont à l’image du peuple qui les a élu ou qui les accepte malgré leurs défections.

 

L’Afrique est partie sur de fausses bases car très tôt après nos indépendances nous avons confié nos destins à des leaders sans vision et  charisme, bornés à leurs intérêts personnels et à ceux d’un clan.

 

 

 

 

 

 

Ma doctrine politique

Ma démarche actuelle est de proposer pour lecture, les prémisses de ma pensée politique. Je sais l’entreprise gigantesque que cela représente, comparée à ma petitesse  politique et à mon manque d’expérience.

Toutefois, fidèle à ma devise le toujours proposer, j’ai proposé un autre système politique, cousin de la démocratie.

Je le   nommerais la ‘sophocratie’, gouvernement où le pouvoir le déplace du critère-nombre au critère-qualité. Tous les hommes sont doués de bon sens (cf. Descartes), exception faite de ceux qui ont subi des chocs traumatologiques ou sont nés malades.

Cependant, tous ne se prêtent pas volontiers à l’exercice de la raison, au jeu politique(le vrai).

Donc, il serait injuste que la voix d’un délinquant  ait le même poids que celui qui est reconnu comme un sage. Mais qui est le sage dans mon système ?

 

 Le sage, pour moi, est perçu comme un individu qui s’efforce de vivre selon les principes religieux, qui a un attachement mesuré pour la cause populaire et qui défend les bonnes causes. Ferme et souple, il scrute les choses avec prudence, a le sens de l’écoute…-les hommes de cette carrure la peuvent gérer la cité.

 

Le sage ce n’est pas celui qui refuse de parler, mais celui qui parle quand il le faut et comme il le faut. C’est celui qui s’exerce à mener une vie utile pour ses frères.

 

A côté de cela, il y a le peuple et il faut que les sages -qui n’ont pas à se prévaloir d’une supériorité quelconque-, travaillent à une édification morale, politique de ce peuple là. De telle sorte à ce qu’il comprenne les  mécanismes, et les enjeux des décisions – Des lors le peuple sort de l’obscurité  politique et devient un acteur de la vie en société.  

Mon système se veut plus souple que celui de Platon et plus rigoureux que celui de Rousseau, car il intègre une responsabilité à deux niveaux : le sage doit instruire le citoyen, sans lui manquer de respect et le citoyen doit apprendre sans relâche et ans complexe d’infériorité…

 

 

KOUAMA Miguel et OUANGRAWA Awa

 



16/06/2012
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